Les pays nordiques sont les plus heureux du monde d’après le Rapport mondial du bonheur. Au fil des années passées en Suède et au Danemark, j’ai transformé mon quotidien en puisant dans leur art de vivre sain et vertueux. Une douce transition, sans changement radical, mais avec quelques bonnes habitudes et des principes de choix. Je vous partage mes enseignements scandinaves à suivre pour vivre mieux.
Apprécier la vie au grand air
En Suède, la nature est présente partout, jusque dans les villes. Là-bas, j’ai pris goût à agrémenter mon quotidien de longues promenades dans la sérénité de ses forêts de pins indomptées, sur les rives mêmes de la capitale. Un attrait pour la nature profonde dont je n’avais pas pris conscience avant mon aventure scandinave. Pour les Nordiques, la vie au grand air, c’est tout un art appelé le friluftsliv : explorer, faire du camping sauvage, s’adonner à des loisirs en extérieur, et même braver le froid et la pluie. Ces adeptes de vélo, de kayak et, bien sûr, de marche nordique, tirent pleinement profit de cette liberté vivifiante chaque jour.
De retour en France, il m’est souvent difficile de retrouver des villes où les lieux de nature sont accessibles à pied, et, lorsque je ne m’échappe pas à la campagne, je me contente de parcs ou de bosquets en périphérie urbaine ayant échappé aux constructions. Malgré cela, ces bouffées d’oxygène et de vert sont devenues essentielles à mon équilibre physique et mental. La vitamine G comme Green y est certainement pour quelque chose : elle a été baptisée par une équipe de chercheurs américains de l’Université de Stanford qui a révélé que la nature avait un impact positif sur notre humeur, et la régulation de nos émotions (étude parue dans la revue PNAS).
Choisir la convivialité et aller vers le minimalisme
Il y a peu, une amie me racontait qu’en parcourant des livres sur le hygge (prononcer “hoo-gah”), la formule danoise du bien-être, elle s’était remémorée le nid douillet dans lequel je vivais à Grenoble. Il arrivait que nous nous y retrouvions autour d’un dîner fait maison, dans ce petit intérieur chaleureux, à l’épure scandinave : des soirées de convivialité fidèles à l’essence du hygge.
“Le hygge ne revient pas uniquement à se façonner des instants réconfortants.”
Ce principe, qui évoque “l’art de se rendre cozy”, m’a aussi inspiré des rituels de détente que je poursuis au quotidien, comme la lecture au coin du feu, ou la tisane du soir savourée en silence, le téléphone coupé.
Mais le hygge ne revient pas uniquement à se façonner des instants réconfortants. Tel que Meik Wiking l’a popularisé dans son ouvrage Le livre du hygge. Mieux vivre : la méthode danoise, c’est une véritable philosophie qui nous apprend que le bonheur réside dans les plaisirs simples de la vie : contempler un coucher de soleil, célébrer un anniversaire ou une saison nouvelle, partager une conversation enrichissante avec un·e ami·e, feuilleter un album photo de famille, ou même, très simplement, arroser ses plantes, et déguster son café journalier. Une joyeuse morale qui nous invite à profiter pleinement de l’instant présent.
La simplicité est également ce que préconise le concept suédois du lagom, encourageant le minimalisme et la modération. Cette pensée m’a aidée à être plus en phase avec moi-même et certaines de mes valeurs, comme l’écologie ou la sobriété. Cela m’a conduite à consommer moins mais de manière plus consciente, et également à désencombrer mon intérieur pour alléger mon esprit et gagner du temps. Cette manière de réduire le superflu dans mon quotidien a durablement amélioré mon bien-être, en plus de me procurer un agréable sentiment d’harmonie.
Découvrir la joie du courage
Il y a du bon à intégrer dans nos vies une ample dose de sisu, l’état d’esprit combatif propre aux Finlandais·es. Une attitude de courage et de détermination que ce peuple aurait adoptée pour apprivoiser des terres boréales jadis inhospitalières. Ce concept, je l’ai découvert plus tardivement, et c’est seulement récemment qu’il a pris de l’importance à mes yeux : j’ai réalisé que le fait de sortir de ma zone de confort me permettait de développer un mental d’acier, malgré les embûches. Pour se lancer, il suffit d’une petite action, comme une randonnée qui nous met plus à l’épreuve que d’ordinaire ou un bain dans les eaux glacées d’un lac en plein hiver. Progressivement, l’esprit sisu va ensuite nous inciter à entreprendre et à mûrir des projets personnels ou professionnels, comme commencer l’écriture du livre auquel on a toujours pensé ou, pour certains, passer le cap d’une reconversion.
Prendre des risques et surpasser la peur d’échouer est aussi ce que prône la Journée nationale de l’échec, organisée chaque 13 octobre par l’Université Aalto d’Helsinki. Le principe : partager ses échecs avec d’autres pour mieux aller de l’avant. Y a‑t-il meilleur enseignement de résilience ?