Sous le toit de votre appartement, sur les rebords de vos fenêtres ou sur votre balcon, même lorsque l’espace est restreint, vous pouvez créer votre mini-potager. Vous aurez ainsi la joie de récolter et savourer votre production bio, locale et de saison… On vous explique comment faire en 7 étapes.

1. Définissez le bon emplacement

Avant toute chose, ce qui compte pour votre petit potager, c’est le lieu où vous choisissez de le placer. En intérieur, privilégiez une grande pièce bien aérée et lumineuse. Attention toutefois à cette luminosité : elle ne doit être ni trop faible (vos végétaux ne se développeraient pas), ni trop forte (cela brûlerait les feuilles de vos plantations). Les vitres des fenêtres produisent un effet de loupe : cela peut abîmer fortement certaines plantes.

En bref, l’idéal est de placer vos pots et jardinières près d’une fenêtre mais en gardant une distance suffisante pour que vos plantations de fruits, légumes et herbes aromatiques soient baignées de lumière, sans risquer la surchauffe.

Si vous disposez d’un balcon ou d’une terrasse ? C’est une chance : vous pourrez y installer votre petit potager en plein air !

2. Tenez compte de l’exposition solaire

Veillez à choisir les fruits et légumes qui pousseront chez vous en fonction de l’orientation et de l’exposition solaire de votre espace (fenêtre, balcon ou terrasse). S’il est orienté au Sud, à l’Ouest ou au Sud-Ouest, c’est l’exposition rêvée : vous pouvez cultiver de nombreux fruits et légumes au fil des saisons.

En revanche, si votre orientation est plutôt à l’Est, vos plantations bénéficieront du lever du soleil et de 4 à 5 heures de lumière directe quotidienne. Au Nord, vos plantes seront davantage à l’ombre. Dans ces deux cas, l’idéal est de privilégier des plantes qui s’épanouissent même avec peu de soleil, à l’ombre ou à la mi-ombre comme le cresson, la mâche, les épinards, le chou kale, la roquette, ou encore les herbes aromatiques telles que le persil, la menthe, la verveine, la ciboulette…

3. Faites vos choix de cultures avant de vous procurer le matériel

Ce que vous allez cultiver va définir les contenants dont vous aurez besoin. Alors, avant cela, comment définir ce que vous allez faire pousser ? Pour un petit espace, il est important de choisir des fruits, légumes et aromates qui poussent rapidement et prennent peu de place.

Ainsi vous pourrez choisir des légumes « express » comme le radis de 28 jours, au nom éloquent. D’autres petits légumes à pousse rapide, comme l’épinard, les carottes primeur, le navet nouveau ou encore les petits oignons blancs, se récoltent entre 1 et 2 mois plus tard.

Les herbes aromatiques (coriandre, menthe, basilic, persil…) à placer près d’une fenêtre, occupent très peu d’espace et peuvent être consommées au quotidien.

Pensez aussi aux mini-légumes (navets, tomates cerises, poivrons, piments, mini-courgettes, etc.), parfaits pour un mini-potager. Côté fruits, les fraises sont faciles à entretenir en pots ou en jardinières. Elles peuvent être installées sur votre balcon ou sur un rebord de fenêtre. Ces petites plantes vivaces prennent très peu de place. Associez fraisiers remontants et non remontants pour des récoltes successives : vous aurez ainsi des fraises de mai à octobre.

4. Procurez-vous les contenants adaptés

Une fois votre choix de cultures effectué, vous pourrez vous procurer vos plants ou vos semis, le terreau et les contenants.

Il est important de choisir des contenants d’une taille suffisante en fonction des végétaux pour lesquels vous optez. Pour les herbes aromatiques, de petits pots légèrement profonds font parfaitement l’affaire, au bord d’une fenêtre.

Pour les légumes-feuilles (laitue, épinards, mâche, roquette…), selon le nombre que vous choisissez de planter, il faut adapter la largeur de votre contenant. En revanche, le pot peut être peu profond, car ces plantes ont de courtes racines.

Pour des plants de tomates, vous devez prévoir un pot d’environ 30–35 cm de minimum de profondeur pour permettre un bon développement des racines et de la plante. Il vous faudra aussi vous procurer des tuteurs pour tenir les plants droits. En revanche, si vous optez pour des tomates cerises, la profondeur est nécessaire mais moindre et elles se développent plus facilement en pots.

Quelques soient vos cultures, veillez à ce que vos pots et jardinières soient percés pour évacuer le surplus d’eau et dotés de soucoupes.

Une méthode alternative

Pour celles et ceux qui rêvent d’avoir leur petite production mais manquent de temps ou craignent de ne pas avoir la main verte, il existe des mini-potagers d’intérieur. Ce sont des kits clés en main à installer chez soi. Des tablettes de graines, des nutriments compactés, un peu d’eau et un branchement électrique suffisent pour cultiver une petite parcelle au design contemporain. Vous pourrez y faire pousser des mini-légumes et des herbes aromatiques. Des marques comme Urban cuisine, Prêt à pousser, Véritable potager ou encore Mon potager d’intérieur proposent ce type de mini-jardin d’intérieur.

5. Passez à l’étape plantation

À présent, vous êtes rentré·es chez vous, avec vos plants ou vos semis, vos contenants, votre terreau, vos billes d’argile… Il est temps d’installer votre petit potager, une étape assez impliquante mais qui peut s’avérer jubilatoire. Vous allez mettre les mains dans la terre et vous connecter à la nature depuis chez vous.

Dans un premier temps, assurez-vous du drainage afin de permettre à l’eau d’arrosage ou à la pluie de bien s’évacuer. Vous verserez pour cela des billes d’argile au fond du pot ou de la jardinière. Couvrez le fond sur environ 2 centimètres. Ensuite, versez un terreau pour potager et plantes aromatiques, veillez à ce qu’il soit utilisable en agriculture biologique (la base peut être de tourbe, terre végétale, compost, …). Émiettez le terreau à la main, avec vos gants.

Ensuite, vous pourrez réaliser vos semis ou dépoter vos plants et les installer dans ce terreau bien frais. Terminez en arrosant.

Réalisez un paillage

Pour un mini potager écologique, il est recommandé de terminer par un petit paillis, méthode inspirée de la permaculture. Le paillis (autrement appelé paillage) peut être composé de compost à‑demi décomposé, de coques de cacao, de paillettes de chanvre ou encore de cosses de sarrasin. Son rôle est de retenir l’humidité au niveau du sol, de réduire l’arrosage nécessaire, de favoriser le développement de la plante et d’empêcher la réverbération solaire.

Créez des synergies entre vos plantes

Un conseil, si vous disposez d’un grand balcon ou d’une terrasse, vous pouvez regrouper ensemble des plantes de variétés différentes qui interagissent positivement les unes avec les autres. Par exemple, vous pourrez planter directement votre menthe ou votre basilic dans un bac plus large sous des plantes hautes, comme par exemple, vos pieds de tomates. La menthe éloigne les petites bêtes tandis que les plants de tomates lui apportent de l’ombre.

6. Entretenez votre mini jardin potager

Veillez autant que possible à réunir les plantes ayant les mêmes besoins. De cette façon, vous pourrez leur apporter les soins adéquats : vous pouvez placer ensemble celles qui nécessitent davantage d’arrosage, davantage de lumière, etc.

Dans votre appartement ou sur votre balcon, utilisez le plus possible des produits naturels pour entretenir vos plantations : les vertus du marc de café notamment sont reconnues. Il s’agit d’un excellent engrais. Pour les tomates, il favorise leur développement et agit comme répulsif pour les petits insectes. Pour l’arrosage, si possible, récoltez de l’eau de pluie. Sinon, si l’eau du robinet est très calcaire, versez quelques gouttes de vinaigre blanc dans votre arrosoir.

Si vous le pouvez, réalisez votre compost maison. Cela vous permettra de réutiliser une partie de vos déchets organiques. Tous les 15 jours, vous pouvez ajouter un peu de jus de compost très dilué dans l’eau d’arrosage.

Pour vous aider à prendre soin de votre potager, il existe des applications mobiles qui vous accompagnent : c’est le cas de Groww, une appli qui vous donne des conseils pour entretenir vos plantations au fil des saisons.

7. Récoltez vos productions et savourez…

Après plusieurs semaines de patience et de soin, vous pourrez connaître le plaisir de croquer vos fraises, de réaliser pour vos proches une petite salade « du jardin » en pleine ville, ou d’agrémenter vos plats d’herbes fraîches directement prélevées dans vos pots…

Lorsque vous goûterez votre récolte, si petite soit-elle, vous la savourerez probablement avec une attention et un plaisir bien particuliers, sans doute davantage que les tomates et les fraises du primeur du coin de la rue.