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Aroma Zone : Entretien avec sa co-fondatrice Anne-Cécile Vausselin

Sophie Samaille
Le 21 avril 2018

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Passer d’ingénieure chez L’Oréal Paris à la gestion d’un des plus grands sites français de cosmétiques naturels, c’était le pari fou d’Anne-Cécile Vausselin. Co-fondatrice d’Aroma Zone, elle gère cette marque devenue une véritable référence, et ce depuis plus de 18 ans. L’aventure ne s’arrête pas là pour cette passionnée de naturel qui cumule les projets malgré les difficultés du marché actuel. Entretien.

Pourquoi avoir choisi de créer une entreprise dans le domaine des cosmétiques naturels ?

C’est né d’une passion commune avec mon père et ma sœur, pour les huiles essentielles. On avait envie de donner une meilleure information à ce sujet et c’était justement les balbutiements du web. L’occasion était belle, et en 2000, le site Aroma Zone était né. Quelques années plus tard, depuis nos locaux provençaux, on s’est lancé le pari de proposer le nécessaire pour réaliser chez soi, ses propres cosmétiques, 100% naturels. C’était la continuité de l’aromathérapie, qui prône le naturel, tellement important pour nous qui avions grandis au cœur de la Margeride.

Comment êtes-vous passés d’un simple site web à une entreprise de référence dans le milieu ?

Ça s’est fait assez naturellement. Les premières années, on a continué nos activités professionnelles respectives tout en développant Aroma Zone en parallèle. Quand des producteurs sont venus à nous, on a transformé le site d’information en site marchand et on a grossi progressivement. 2005 a été une année charnière puisque l’activité d’Aroma Zone était devenue si importante qu’il était impossible pour nous de cumuler deux activités. On a alors pris la décision de s’y consacrer à 100%.
Depuis, Aroma Zone n’a cessé de grandir, on a ouvert une boutique à Paris en 2009 et on n’a jamais regretté de s’être lancé dans l’aventure !

« Les premières années, on a continué nos activités professionnelles respectives tout en développant Aroma Zone en parallèle »

Pourquoi rencontrez-vous un tel succès selon vous ?

On est à une époque où les consommateurs veulent savoir ce qu’ils achètent, où les scandales sanitaires ont accentué les craintes quant aux produits du commerce.
Le naturel rassure. D’autant qu’on est très transparents sur nos produits et nos procédés de fabrication.
On est aussi très proches de notre clientèle. On leur demande leur avis, leurs envies quant aux produits qu’ils aimeraient trouver dans notre catalogue. Nous mettons vraiment le client au centre de toutes nos démarches et on aimerait vraiment créer et animer une communauté d’échange.

Pourtant, les marques de cosmétiques naturels se multiplient ces dernières années. Ne craignez-vous pas la concurrence ?

Nous étions parmi les premiers dans le domaine, ce qui nous donne une bonne longueur d’avance. Mais le marché se développe en même temps que de nouvelles boutiques ouvrent, donc tout ça se fait dans une belle harmonie. Ce qui est difficile aujourd’hui c’est que ce marché devient très important et les grands groupes et les autorités s’y intéressent. On nous demande plus de choses, il y a plus de règles à respecter.

De nouvelles règles, c’est-à-dire ?

Depuis deux ans l’entreprise a vraiment changé d’échelle, elle s’est très bien développée puisqu’elle a enregistré plus d’un million de clients en 2015. Mais on a dû faire face à de nouvelles réglementations, semblables à celles d’un groupe comme L’Oréal, qui compte des milliers d’employés, alors que nous ne sommes qu’une cinquantaine. On a des inspections très réglementées, des demandes pour changer le nom de nos produits et on a l’impression que ça n’est jamais assez bien pour eux. On joue dans la même cour que les gros groupes et c’est difficile. Ces mêmes groupes ont réussi à faire changer les normes du naturel. Résultat aujourd’hui, on peut trouver des produits estampillés « naturels », avec du parabène dedans.

« On est très transparent sur nos produits et nos procédés de fabrication »

Pourtant vous faites preuve de beaucoup de transparence sur vos produits :

Oui, chaque produit est détaillé, il n’y a aucun flou sur les origines et le mode d’obtention de nos produits. Nous avons publié une liste de tous nos produits, en indiquant s’ils étaient bio ou non, vegan ou non. Cette liste est labellisée « One Voice » qui est un label très difficile à obtenir mais qui nous tenait particulièrement à cœur. On s’investit beaucoup dans les labels parce qu’il y a des valeurs sur lesquelles on ne transige pas. Comme le respect de la nature avec des produits naturels, issus du commerce durable et équitable, de l’humain et de l’environnement avec des emballages recyclables et produits localement.

Et le respect de l’animal ?

Nous ne testons aucun produit sur les animaux, c’est une condition sine qua non pour la commercialisation de nos articles. C’est malheureusement plus difficile qu’avant parce qu’il y a une loi, la loi REACH (2007), qui oblige les entreprises à fournir les résultats des essais pratiqués sur les animaux. Du coup, on ne propose que des produits qui existent depuis longtemps et qui ont déjà fait leurs preuves, qui n’ont pas besoin de nouveaux tests et donc de tests sur les animaux. Si on doit exporter dans un pays comme la Chine qui exige des tests, on préfère ne pas prendre le marché.

De ce fait, on propose des alternatives naturelles à des produits parfois difficile à trouver sans matière animale. Notre rouge à lèvre est par exemple sans carmin. Un vrai défi qui a pris beaucoup de temps à mettre en place mais on a finalement trouvé des alternatives comme l’ocre rouge de Provence ou le pigment de radis rouge.

Quel est le produit dont vous êtes particulièrement fière ?

On a sorti il y a peu une gamme de vernis vegan et naturels. C’est un challenge qui a été difficile à réaliser mais on en est très fier. Il fallait en effet substituer des minéraux par du végétal qui tienne dans le temps et qui résiste à la lumière, sans composants connus pour leurs effets nocifs sur la santé et l’environnement. Le pari est réussi et c’est une telle innovation qu’on l’a fait breveter. Et des marques comme Chanel sont venues nous demander comment on avait fait !

Vernis Prune Velours © Aroma-Zone

Et celui que vous rêvez de créer ?

Une gamme de produits sans huile de palme. Avec des composés qui sont difficilement réalisables sans dérivés de palme, comme les émulsifiants par exemple. C’est un challenge qu’on demande à nos fournisseurs, mais qu’on espère concrétiser d’ici 3 à 4 mois.

Des projets de produits, en parallèle de l’ouverture de nouvelles boutiques !

Oui nous avons en effet ouvert celle de Paris Haussmann fin mars 2018 et celle de Lyon fin avril. On a revu tout l’aménagement, la scénographie pour mettre l’atelier au centre et bien sûr répondre au mieux aux attentes de clients.


Qu’est-ce que le label « One Voice » ?

One Voice est une association de loi 1908 qui lutte pour la protection des animaux.
Elle a créé un label qui assure au consommateur de trouver des produits – non-testés sur les animaux vivants, les animaux en devenir (exemple, fœtus), ou sur les prélèvements d’animaux (exemple : sang)
– sans ingrédient d’origine animale
– dont les ingrédients sont issus de l’agriculture biologique

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