Peu de consommateurs et consommatrices savent réellement de quoi il s’agit, mais le label “B Corp” a une présence grandissante. En France, c’est d’ailleurs près de 400 entreprises qui ont déjà obtenu ce label. Et son impact sur notre façon de consommer est positif : les entreprises labellisées s’engagent à répondre à des objectifs sociaux, environnementaux et sociétaux tout en étant transparentes sur leurs résultats et leur gouvernance. 

Des garanties pour les consommatrices et consommateurs

C’est en 2006, aux États-Unis, que l’association B Lab voit le jour sous l’impulsion de 3 entrepreneurs : Bart Houlahan, Jay Coen Gilbert et Andrew Kassoy. Leur objectif ? Montrer qu’une économie plus juste et plus respectueuse de l’environnement est possible si les entreprises se responsabilisent davantage. Ils vont donc créer la certification B Corp, abréviation de Benefit for All, pour les entreprises à but lucratif qui répondent à des exigences sociétales, environnementales et sociales élevées.

Ce label n’est pas seulement un gage d’engagement pour les entreprises, c’est un moyen de garantir aux consommateurs et consommatrices une transparence dans les activités de l’entreprise, des processus de fabrication plus éthiques, une démarche inclusive et des produits dont l’impact a moins d’effets négatifs sur la planète. Cela garantit également que la gouvernance de l’entreprise s’attache à œuvrer pour le bien commun et à lutter contre les inégalités sociales, le tout à long terme et pas seulement pour quelques mois.

Des centaines de “B Corps” en France

Contrairement aux ESS où le profit individuel est interdit, les B Corp continuent à faire du profit mais font tout pour mettre en place “une économie équitable, inclusive et régénératrice”, comme l’explique Camila Garcia Quijano, coprésidente du B Lab France. Car depuis son lancement, l’écosystème B Corp s’est exporté dans l’Hexagone mais aussi dans plus de 90 pays à travers le monde. Certaines communautés sont très actives, notamment la Sistema B, qui regroupe plusieurs pays d’Amérique Latine et qui compte plus de 1000 entreprises certifiées à elle seule.

Aujourd’hui, il y a plus de 8000 entreprises certifiées B Corp à l’échelle mondiale et 395 en France. Parmi les marques françaises, on retrouve des noms bien connus comme Bjorg, Nature et Découvertes, Chloé et Veja mais aussi des start-ups émergentes à l’instar de la marque de vêtements Faguo, des vins Oé, de l’application antigaspi Phénix ou de la marque d’alternatives végétales à la viande HappyVore.

Les avantages du label B Corp

En 2020, une étude révèle que 90 % des consommateurs et consommatrices en Europe veulent que les marques s’engagent concrètement et les aident à mieux consommer. Le label B Corp va dans ce sens puisqu’il rassure les client·es en leur montrant que l’entreprise s’engage et a des valeurs en phase avec leurs préoccupations. Il les incite même à repenser leur façon de consommer et à s’engager eux-mêmes de manière plus visible.

De plus, puisque la certification est un processus très exigeant, long et coûteux, le risque de greenwashing est moins élevé. Cela permet de savoir vers quelles entreprises se tourner pour faire ses courses, acheter son nouveau jean, refaire sa décoration. C’est donc tout aussi bénéfique pour nous, client·es, qui avons l’impression de participer à un réel changement de la société en choisissant les marques à impact positif et en diminuant notre bilan carbone.

Une certification qui prend du temps

L’obtention de la certification B Corp prend du temps et demande un certain investissement. Toutes les entreprises peuvent postuler, peu importe leur secteur et leur taille, à condition d’être en activité depuis 12 mois au minimum. Il faut suivre plusieurs étapes comme l’obtention d’un score de plus de 80 points au questionnaire B Impact Assessment, la modification des statuts, des phases d’audit et des règlements de frais plus ou moins importants selon le chiffre d’affaires de l’entreprise.

La certification est valable uniquement pendant 3 ans. Ainsi, les entreprises doivent constamment réévaluer leur engagement et le prouver grâce à des actions concrètes utiles pour l’environnement et pour les consommateurs.