Quand avez-vous ri de bon cœur pour la dernière fois ? Vous laissez peut-être peu de place au rire dans votre quotidien, comme nombre de personnes – une étude montre que les Françaises et les Français rient moins d’1 minute par jour, contre 20 minutes en 1936. Pourtant les bienfaits pour le corps et l’esprit sont multiples. Pour les activer, il existe le « yoga du rire », une pratique de bien-être efficace et reconnue à travers le monde. Je l’ai testée et je vous raconte pourquoi vous devriez l’adopter.
Comment j’ai découvert le « yoga du rire »
Cela remonte à quelques années. Je viens alors de quitter Paris pour une ville aux proportions plus modestes, en Bourgogne. Même si cette nouvelle vie plus douce, loin de la frénésie, a tout pour me plaire, je ressens le « blues » : Paris, son intense vie culturelle et mes ami·es me manquent… Bref, la déprime me guette.
À la boulangerie, je tombe sur le prospectus d’une thérapeute qui propose des séances de « yoga du rire ». Drôle de nom. Comment peut-on associer yoga et rire ? Cela m’intrigue et surtout, le flyer mentionne les effets positifs de cette pratique : mettre le mental en pause, retrouver sa spontanéité d’enfant, améliorer sa santé corporelle et psychique. Bon, si ça peut me redonner de l’énergie positive, je suis prête à essayer, alors je m’inscris même si ça me semble complètement loufoque…
D’où vient cette pratique étrange ?
Pour la première séance, j’ai rendez-vous avec l’animatrice et les autres personnes participantes dans une vaste salle, un gymnase. Nous sommes 12 ce soir-là. La thérapeute nous accueille chaleureusement. Elle relate les origines de cette pratique : le yoga du rire a été créé à Mumbai, en Inde, par le docteur Madan Kataria, médecin généraliste.
Celui-ci est parti d’un constat simple : le rire a des effets positifs sur la santé des patient·es. Il permet notamment de soulager la tension physique, de réduire le stress, de libérer des endorphines et de la sérotonine (qui encouragent le bien-être et régulent l’humeur), de stimuler le système immunitaire. Il aide aussi à prendre de la distance sur des situations de crise, en décalant notre point de vue, et permet de créer des liens. S’appuyant sur la lecture d’études scientifiques, le docteur Kataria comprend que notre organisme ne fait pas la différence entre un rire feint et un rire naturel. Les bénéfices sont les mêmes, que nous éclations de rire intentionnellement (en faisant des exercices) ou naturellement.
Fort de ces constats, en 1995, il lance le premier club de rire dans un parc avec une poignée de personnes. Son concept a essaimé et est devenu un phénomène mondial : on recense des clubs de « yoga du rire » dans plus de 115 pays.
Mais en quoi cela consiste, concrètement ?
Le yoga du rire combine des exercices destinés à déclencher l’hilarité avec des respirations yogiques (pranayama). Après un tour de notre petit groupe où chaque personne se présente et explique ce qui l’amène dans cette séance, la thérapeute débute la séance par des échauffements physiques et des exercices de respiration. Rire engage tout le corps, il s’agit d’entrer doucement dans la séance. Cela m’arrange car je ressens une petite appréhension – peut-être la peur du ridicule, et puis, c’est incongru de venir rire avec ces personnes inconnues…
Puis les choses « sérieuses » commencent. L’animatrice de séance guide notre groupe à travers une série d’exercices destinés à provoquer nos rires spontanés, indépendamment de la raison. Jeux de rôle, mouvements et sons ludiques, situations comiques et respirations s’alternent. Nous utilisons tout l’espace du gymnase. Certains exercices demandent de l’amplitude. Et petit à petit, le lâcher prise se produit, le rire devient de plus en plus irrépressible et c’est l’hilarité générale. Pommettes colorées, yeux brillants, fossettes creusées, nous nous esclaffons, nous nous plions en quatre sans plus réfléchir.
Mes appréhensions du début sont oubliées : je me marre, sans raison, comme tout le monde ici. Et c’est vrai que cela crée des liens, je regarde mes complices de « yoga du rire » d’un nouvel œil.
En fin de séance, pour aider chacune et chacun d’entre nous à « redescendre » de ce déluge d’endorphines, la thérapeute conclut par une séance de relaxation. Terminer par une relaxation ou une méditation permet d’intégrer tous les bienfaits du rire tout en apaisant le corps et l’esprit. Nous rentrons chez nous paisibles et joyeux, mais pas perchés.
Ce que cela m’a apporté
Après cette première séance de « yoga du rire », j’ai continué pendant plusieurs semaines (environ 8 séances). Cela m’a redonné un élan positif pour mes projets. Je me suis reconnectée à une joie presque enfantine, simple et immédiate. Petit à petit, je me suis rendu compte que je riais plus souvent dans ma vie quotidienne. Cela m’a relaxée et déstressée dans cette période de changement de vie.
Pourquoi vous devriez tester une séance de yoga du rire
Si vous sentez que votre vie manque de joie, de spontanéité, si vous traversez une période de stress, de déprime, d’anxiété, ou encore si vous aspirer juste à plus de légèreté, quelques séances de yoga du rire pourraient vous faire le plus grand bien.
Pour trouver un groupe où pratiquer dans votre ville, ces sites vous aiguilleront :
À suivre aussi, le site et le compte Instagram de Linda Leclerc, grande spécialiste canadienne du yoga du rire. Sur son compte Instagram, vous trouverez de nombreux exercices en français, à faire avec elle. Je vous mets au défi de ne pas rire.